Tempête Aline: le préfet des Alpes-Maritimes veut mener des travaux définitifs dans "un délai record"

"Je décide de déclencher une procédure d'urgence civile." Invité ce dimanche 22 octobre sur BFM Nice Côte d’Azur, quelques jours après le passage de la tempête Aline, le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, annonce déclencher cette procédure d'urgence "qui permet de gagner entre 16 et 18 mois dans la réalisation de travaux définitifs".

"Ce qui n'a pas tenu le coup, ce sont les ouvrages provisoires"

Le représentant de l’État s’est, dans un premier temps, félicité du bilan humain "0 mort, 0 blessé et 0 disparu", rappelle-t-il, après le passage de la catastrophe dans les Alpes-Maritimes, et en particulier dans les vallées, mais il s’est également exprimé sur les dégâts matériels.

"On a des dégâts matériels importants notamment dans la vallée de la Vésubie", affirme Hugues Moutouh en dressant d’autres conclusions après le passage de la tempête.

"Le bilan est clair, tous les ouvrages définitifs, qui ont été reconstruits après la tempête Alex ont quasiment tous tenu", reconnaît le préfet des Alpes-Maritimes. "C’est vrai pour la route de la Tinée, pour la consolidation des berges, pour un certain nombre d’ouvrages de pont dans la Roya".

"Ce qui a été impacté et ce qui n’a pas tenu le coup, ce sont les ouvrages provisoires", poursuit le représentant de l’Etat affirmant comprendre la colère des riverains confrontés à un chantier depuis maintenant trois ans. "Ça n'a pas tenu le coup, on doit donc en conclure qu’on doit agir très rapidement pour désenclaver les communes et les hameaux qui le sont encore."

Les communes de Saint-Martin-Vésubie et Venanson sont une nouvelle fois particulièrement touchées. Des routes et des ponts provisoires ont cédé au passage de la tempête Aline ce vendredi 20 octobre.

"Tout sera fait pour mener dans un délai record les travaux"

Pour ces raisons, le préfet enclenche la procédure d'urgence civile. "On ne peut pas se satisfaire des travaux qui durent du fait de lourdeur administrative ou procédurale", affirme Hugues Moutouh. "Tout sera fait pour mener dans un délai record les travaux définitifs", annonce le préfet des Alpes-Maritimes.

"Le délai, ça ne peut pas être demain, ça, je crois qu’il faut avoir la franchise de le dire parce que nous devons veiller à la qualité des travaux effectués", poursuit Hugues Moutouh. "C’est-à-dire que les travaux que nous allons engager doivent être résilients aux intempéries."

Et d’ajouter: "Faire des travaux dits définitifs pour qu’à la prochaine grande inondation, ils partent en miettes, ce n’est dans l'intérêt de personne." Sur le plateau de BFM Nice Côte d’Azur, Hugues Moutouh s’engage à veiller personnellement à ce que ces travaux "se fassent le plus vite possible".

Ces travaux sont cofinancés par l'État. "Je n'assure pas la maîtrise d'ouvrage, ce sont les collectivités", soit la Métropole, précise le préfet des Alpes-Maritimes, martelant que les habitants "ont droit de retrouver la vie paisible d'avant Alex".

Des entreprises réquisitionnées

Sur le court terme, Hugues Moutouh confirme l'installation d'un pont piéton entre Venanson, village à la centaine d'âmes coupé du monde après le passage d'Aline, et Saint-Martin-Vésubie. "Le syndicat mixte a fait dès hier les travaux pour donner la possibilité de désenclaver par la voie piétonne la commune de Venanson", déclare le préfet des Alpes-Maritimes.

Reste encore l'axe routier pour l'heure inutilisable. "Voilà pourquoi j'ai décidé hier matin de réquisitionner cinq entreprises de travaux de la vallée pour mener à bien très rapidement des travaux de consolidation des axes routiers pour désenclaver par la route la commune de Venanson."

Le préfet des Alpes-Maritimes ne donne néanmoins pas de délai. Le désenclavement "peut prendre un peu de temps", rapporte-t-il. "Voilà pourquoi il faut commencer dès ce week-end, on sait qu'on a des épisodes pluvieux à venir, sans doute lundi ou mardi, pas à la hauteur d'Aline, mais c'est difficile de travailler sous la pluie."