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Cybersécurité

Cyberattaque à l'hôpital d'Armentières: environ 300.000 patients touchés

Le centre hospitalier, situé près de Lille, avait été victime d'une cyberattaque dans la nuit du 10 au 11 février.

Les fichiers dérobés lors de la cyberattaque qui a visé le 11 février le centre hospitalier d'Armentières (Nord) concernent "autour de 300.000 patients", a indiqué mercredi à l'AFP la direction de l'hôpital.

Ces données, "rendues accessibles" depuis dimanche par les pirates informatiques, sont "essentiellement des listes, contenant les coordonnées, la date de venue et le secteur de prise en charge des patients concernés", a indiqué l'établissement dans un communiqué. "A ce jour, aucun dossier patient informatisé ne figure dans les éléments divulgués", a-t-il ajouté.

"Un nombre résiduel de dossiers doit encore faire l'objet d'un téléchargement afin d'être analysé", précise le centre hospitalier, qui avait dû fermer temporairement ses urgences à la suite de cette cyberattaque.

Celle-ci avait été confirmée "par l'impression de plusieurs messages de ransomware sur les imprimantes de l'établissement", avait indiqué le centre hospitalier le jour de l'attaque.

Une attaque revendiquée par le groupe "Blackout"

Les premiers éléments ont dirigé l'enquête vers Lockbit, groupe de hackers présenté comme "le plus nuisible" au monde et dont le démantèlement a été annoncé la semaine dernière par les autorités de plusieurs pays.

Le parquet de Lille s'est dessaisi de l'affaire au profit du parquet de Paris, qui l'a intégré au dossier "LockBit" de la section spécialisée dans la lutte contre la cybercriminalité. Les liens entre cette fuite et Lockbit restent "encore à démontrer", dit cependant une source proche du dossier.

Selon deux experts en cybersécurité joints par l'AFP, Damien Bancal et Clément Domingo, c'est en réalité un nouveau groupe, dénommé Blackout, qui est à l'origine de l'attaque, revendiquée sur son blog apparu il y a quelques jours sur le dark web.

Blackout a pour cette attaque "utilisé les mêmes outils que Lockbit", qui ont fuité il y a quelques mois, selon Clément Domingo.

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a indiqué à l'AFP avoir ouvert une instruction après "une notification de violation de données".

Plusieurs hôpitaux français ont été la cible de cyberattaques au cours des dernières années, comme l'hôpital de Brest en mars 2023, l'hôpital de Versailles en décembre 2022 ou le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes fin août 2022. En France, les établissements publics ne paient jamais de rançons car la loi le leur interdit.

W.G avec AFP