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Procès en appel de l'attentat du 14-Juillet: l'émotion des victimes après la diffusion "d'images condensées"

Patrick Prigent, victime de l'attentat du 14-Juillet et président de l'association "Life for Nice", s'est exprimé après la diffusion des images de l'attentat sur la promenade des Anglais.

Une nouvelle épreuve pour les victimes. Ce vendredi 26 avril, la cour d’assises spéciales de Paris a diffusé les images d’amateurs et de la vidéosurveillance de la ville de Nice au procès en appel de l’attentat du 14-Juillet à Nice. Une nouvelle plongée dans l’horreur bouleversante pour les parties civiles.

Dans la petite salle niçoise où le procès est retransmis, certains n’ont pas supporté les images des scènes de chaos filmées de différents points de vue. "On a vécu ça à l’Acropolis également, mais le montage n’était pas du tout le même", explique Patrick Prigent, victime de l'attentat et président de l'association "Life for Nice", à BFM Nice Côte d’Azur.

"La scène la plus violente"

En première instance, la cour avait tranché pour une diffusion des images à tous y compris au public et à la presse. "À l’Acropolis, ils nous avaient fait un petit film qui durait une quinzaine, une vingtaine de minutes avec le camion qui quitte son emplacement, qui fait la voie Mathis et qui après fait sa chevauchée macabre", détaille Patrick Prigent. "Là, est-ce que ça a été voulu par la cour ou non, c’était des petites séquences, mais très très violentes", poursuit-il.

Le public a ainsi visionné "le camion qui zigzague, qui percute, qui chercher à percuter des groupes", rapporte le président de l’association “Life for Nice”. "Après, le film est coupé le temps que le greffier recherche".

Dans la salle, Patrick Prigent suit des yeux le petit curseur; sent que le greffier "cherche vraiment la scène la plus violente". “Et ça dure entre deux et trois minutes”, explique Patrick Prigent.

"C’est vraiment du condensé de ces 4 minutes et 17 secondes qu’a duré l’attentat". En première instance, une trentaine de minutes d’images avaient été diffusées.

"Certains ont quitté la salle"

En arrivant dans la salle de retransmission ce vendredi, Patrick Prigent savait qu’il allait être confronté aux images insoutenables. "Je me suis dit que ça allait être les mêmes à gérer, à digérer, même si c’est impossible", confie-t-il.

"Et là, des personnes, même de mon association, sont restées deux heures à être dans le chagrin, affirme le président de "Life for Nice".

"Certains ont quitté la salle", ajoute-t-il. Une équipe du SAMU était présente dans la salle pour accompagner le public et les victimes.

Des moments qui "aident aussi dans notre résilience"

"Ce sont des moments qui sont tellement intenses, mais qui nous aident aussi dans notre résilience, temporise Patrick Prigent. Le fait de voir les images, on peut se dire qu’on a une chance inouïe d’avoir des rides." Ces moments aussi difficiles, soient-ils, "ça nous unit dans une famille, dans une vie dans un film où on a vu l’horreur, mais pas avec la même caméra", affirme-t-il.

Patrick Prigent, qui se rendra prochainement à Paris pour témoigner à la barre de la cour spécialement composée, tient aussi à remercier "le procureur de la République qui a pu gérer, car on a pensé que ça allait dépasser la capacité de la salle, et même la directrice du greffe qui ont très bien géré".

Mohamed Ghraieb, Franco-Tunisien de 48 ans et Chokri Chafroud, un Tunisien de 44 ans, les deux seuls des huit accusés de première instance à avoir fait appel, avaient été condamnés à 18 ans de réclusion (sur 20 ans encourus) pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont réaffirmé être innocents, le mardi 23 avril devant la cour d'assises spéciale de Paris.

L'attentat de Nice a été le deuxième attentat le plus meurtrier commis en France après les attaques menées contre le Stade de France, la salle de concerts du Bataclan et des terrasses de bars et restaurants à Paris le 13 novembre 2015. Avant d'être neutralisé par la police, le terroriste Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a tué 86 personnes, dont 33 de nationalité étrangère, et en a blessé plus de 450.

Charlotte Lesage