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"J'ai une boule au ventre": l'angoisse des parties civiles avant le procès en appel de l'attentat du 14-Juillet à Nice

Le procès en appel de l'attentat du 14-Juillet à Nice s'ouvre lundi 22 avril à Paris. Des parties civiles craignent l'abaissement des peines des deux accusés qui ont fait appel.

Plus de sept ans après l’attentat du 14-Juillet 2016 à Nice, le traumatisme est encore présent. Les parties civiles vont devoir se replonger dans leurs souvenirs douloureux à partir de lundi 22 avril, alors que le procès en appel s'ouvre à Paris.

Une nouvelle épreuve pour Patrick Prigent, président de l'association Life for Nice qui a été blessé lors de l'attentat.

"Ça remet de l'angoisse. On n'a pas le droit de les oublier. On n'a pas le droit d'oublier toutes les victimes. Et moi, depuis 15 jours, j'ai une boule au ventre", assure-t-il auprès de BFM Nice Côte d'Azur.

La peur de peines plus faibles

Patrick, comme la plupart des parties civiles, a une crainte: que les accusés repartent avec des peines inférieures à celles données en première instance. Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud les deux seuls des huit accusés à avoir fait appel, avaient été condamnés à 18 ans de réclusion pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle.

"On a quand même cette période où on aurait toujours l'appréhension que la qualification terroriste soit enlevée. Ça changera tout et là ça sera une justice qui ne sera plus réparatrice", témoigne Patrick.

Un sentiment partagé par Alain Dariste, président de l'association Promenade des anges qui a perdu sa petite-fille le jour de l'attentat. Ces nouvelles peines pourraient avoir des conséquences sur le processus de reconstruction des victimes.

"C'est sûr que s'il n'y avait pas eu appel, on aurait été plus tranquille. On aurait pu tourner une des pages de ce livre. Si le jugement est défavorable, du point de vue reconstruction, ça va être gâché", assure-t-il.

Des enfants vont témoigner

De son côté, maître Cathy Guittard, avocate du collectif 14-07, l'affirme: les parties civiles "sont renforcées dans leur volonté de s'exprimer". "Le fait de s'exprimer est une thérapie qui leur permet d'avancer sur le chemin de la construction. Toutes m'ont confié qu'elles attentaient beaucoup de ce procès", assure l'avocate.

Le procès en appel a débuté ce lundi matin devant la cour d'assises spéciale de Paris, il est retransmis à Nice dans une salle du quartier de l'Arénas. Lors du procès en première instance, aucun enfant de moins de 13 ans n'avait pu témoigner. Cette fois-ci, une dizaine d'enfants prendront la parole en visio-conférence depuis une salle aménagée au palais de justice de Nice.

Le procès doit se terminer le 14 juin. Le soir du 14 juillet 2016, 86 personnes sont mortes et plus de 450 ont été blessées après qu'un camion ait foncé sur la foule réunie promenade des Anglais pour assister au feu d'artifice. L'auteur de l'attentat, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, a été tué par la police le jour de l'attaque.

Claudia Olivier, avec Marine Langlois