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Nice: la justice suspend l'arrêté de fermeture du collège musulman Avicenne

Une audience s'était tenue devant le tribunal administratif après un recours déposé par le collège Avicenne afin d'annuler la décision préfectorale de faire fermer l'établissement à la rentrée prochaine.

Le tribunal administratif de Nice, saisi en référé, a suspendu vendredi 19 avril l'exécution de l'arrêté de fermeture du collège musulman Avicenne, épinglé pour des "financements opaques".

Dans un communiqué accompagnant son ordonnance, le tribunal a expliqué que les "erreurs et imprécisions" relevées dans la comptabilité de ce collège privé hors contrat n'étaient "pas de nature à justifier la fermeture définitive de l'établissement", qui accueille une centaine d'élèves.

Le collège Avicenne, établissement privé musulman hors contrat dont la préfecture a ordonné la fermeture, avait reconnu "des erreurs" dans sa comptabilité mais dénoncé "un acharnement" lors d'une audience mardi 16 avril devant le tribunal administratif, saisi en référé.

Le préfet des Alpes-Maritimes réagit

Le préfet des Alpes-Maritimes a rapidement communiqué après la diffusion de la décision du tribunal administratif. "Cette ordonnance en référé ne constitue pas le jugement sur le fond et ce jugement n'est donc pas définitif", a réagit Hugues Moutouh sur X. "Je maintiens que les financements de cet établissement sont pour l'essentiel opaques et non conformes à la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République", a-t-il conclu.

Aïssaoui Otmane, président du collège Avicenne a partagé "la grande délivrance" qu'il a ressentie avec la décision du tribunal administratif. "Depuis deux mois on souffre et là, ce jugement juste et équitable nous a délivrés", a-t-il déclaré auprès de BFM Nice Côte d'Azur.

Le 14 mars, le préfet des Alpes-Maritimes avait ordonné la fermeture en fin d'année scolaire de ce collège ouvert en 2015 et accueillant une petite centaine d'élèves, sans remettre en cause la qualité de l'enseignement mais en dénonçant "des financements opaques et des irrégularités financières manifestes". Une décision prise conformément à la loi de 2021 contre le séparatisme, l'association Avicenne doit informer l'administration de l'origine de ses financements.

"Les accusations d'opacités qui ont été faites contre le collège ne tiennent pas et la comptabilité et les ressources d'Avicene sont parfaitement claires", a déclaré sur BFM Nice Côte d'Azur, Maître Sefen Guez Guez, avocat de l'établissement scolaire après la décision du tribunal administratif.

Charlotte Lesage avec AFP